Né en 1969, acrobate-comédien de formation, figure précurseur du Nouveau Cirque, Hyacinthe Reisch met en piste ou scène ses spectacles depuis plus de 30 ans, dont certains ont voyagé mondialement. De plus, il contribue à de nombreux projets d’auteurs divers des arts du spectacle vivant.

Partant de la  richesse des corps et de leur langage, sa démarche s’est toujours caractérisée par la recherche de formes nouvelles, par-delà les frontières arbitraires des modes d’expression artistique, pour nous questionner sur le monde qui nous entoure et notre rapport à lui.

Autodidacte dans les arts plastiques, il développe rapidement dans sa carrière une activité de peintre, comme une sorte de contrepoint plus intimiste à ses activités professionnelles dans les arts vivants. La peinture lui permet de joindre le mouvement du corps à la trace et de donner des formes nouvelles à son expressivité physique, toujours dans une exploration formelle se voulant sans limites, qu’il associe parfois à ses performances scéniques. Il commence aussi à exposer dans diverses salles d’exposition, galeries et musées. A l’instar de ce qu’il crée sur scène, il conçoit ses œuvres comme une invitation à un point de vue décalé, parfois choquant mais jamais gratuit, dans lesquelles la technique fait partie intégrante du propos.

Avec la paternité, d’autres histoires voient le jour, d’autres techniques. Il écrit et illustre alors à l’encre de Chine des livres pour enfants. La simplicité apparente, l’essentiel de l’émotion en quelques traits de pinceau, la joie du questionnement dans ce blanc si présent, qui s’impose comme un équilibre dans son travail, un contrepoint aux sujets sombres et difficiles qu’il peut aborder. Les lavis sont un appel à la vigilance et une mise en exergue du côté sans appel de la vie : s’il y a un accident, il n’y a pas de marche arrière. Il faut faire avec. On peut apprendre en recommençant ou s’en nourrir en transformant.

Amoureux de bandes dessinées, il ose enfin s’approprier ce format qui l’accompagne depuis sa plus tendre enfance et qui a toujours contribué à nourrir son rapport au monde. Avec ses différentes cases et ambiances contenues dans une même page, le challenge n’en est que plus grand, le sentiment de fragilité exacerbé. Et c’est bien de cela dont il s’agit dans son ouvrage inaugural « YO, ceux qui ne vous tuent pas… » : un rappel de l’importance du soin à apporter à la moindre des choses, et de ce qu’il y a de beauté, d’espace et de possibles à entreprendre pour les préserver.